Salut à toi, Ô Lecteur mon ami !
Il y a quelques jours dans notre dernière newsletter (Confinement participatif), nous t’avons proposé de jouer avec nous à faire comme si on allait bientôt se voir lors d’une soirée participative dont nous avons le secret ? Debout, tu prendrais le micro et proposerais à tous, une lecture revigorante, électrisante, indispensable…
Souviens-toi, Ô Lecteur mon ami, du temps où on pouvait se serrer les uns contre les autres dans ta librairie et écouter les uns et les autres parler de livres… Ensuite chacun empilait les livres désirables et on buvait tous ensemble une bonne marquisette…
Mais, non, on ne peut pas.
Car la librairie n’est pas un commerce indispensable (en temps de pandémie mondiale !).
Mais nous avons de la chance de nous connaitre et d’avoir ce point commun : nous aimons lire et partager.
Alors, Lecteur mon ami, tu es prêt ? Imagine :
quelqu’un se lève et prend le micro…
Voici donc tes premières propositions de lectures, tes livres revigorants, électrisants, indispensables…
Que nous nous ferons un plaisir de te vendre à la réouverture !!!
Danièle D :
Bonjour Pierre et Bénédicte, merci pour les idées de lectures à venir, les imprévoyants comme moi se sont retrouvés fort dépourvus quand le coronavirus fut venu.. alors j’ai comme d’autres ressorti les classiques : Proust, lu il y a.. plus de 40 ans, Balbec et Charlus et toute la bande sont de retour. Je vous envoie toute mon amitié, une caresse à Sécotine et à bientôt j’espère !
Nicolas S :
Je recommande la lecture du Talon de fer de Jack London (1907) que je viens de finir dans la super réédition de Libertalia (2016) : c’est à la fois romanesque et un traité militant sur la lutte des classes. En plus du plaisir de la lecture (même si London réfrène ici son style flamboyant, qu’il ne libère qu’en de rares passages), c’est passionnant de constater un peu plus d’un siècle après combien dans ce socialisme des presque premiers âges : il y a des idées complètement dépassées et des idées on ne peut plus actuelles. On passe du coup du récit historique à l’analyse du monde moderne. J’ai adoré !
Pierre D :
Pour démarrer avec sagesse le confinement, je vous conseille de reprendre la lecture de « classiques »:
-Cervantès Don Quichotte : 1300 pages !
-Pontalis chez Quarto Gallimard : 1344 pages !
Catherine P :
J’avais juste eu le temps de sauter acheter le livre de J.M.G Le Clézio Chanson bretonne, édition Gallimard, et je m’en félicite tous les jours.
Pierre M :
en ces périodes extrêmes une lecture extrême : » nous sommes une merde attendant la chasse d’eau« , c’est un roman de Jean Pierre Martinet Jérôme, publié par Finitude. Jérôme Bauche, c’est le personnage principal de ce roman, il se cherche, il cherche l’amour et trouve l’enfer de Dante. A ne pas mettre entre toutes les mains ou peut-être que si après tout…
Karine P, notre amie libraire, -maintenant-dans-l’édition-, nous rappelle que les éditeurs sont solidaires des libraires dans cette galère.
Le Tripode, par exemple, nous offre (en numérique) le texte de Hadrien Klent, La grande panne.
Isabelle P :
Paulsen, maison d’édition spécialisée dans les voyages et le sport a eu l’idée saugrenue d’envoyer des auteurs faire du sport dans des conditions un peu extrêmes ; je vous propose donc Pyongyang 1071, de Jacky Schwartzmann, qui est allé faire un marathon à Pyongyang. Déjà, un marathon, quelle idée ? mais à Pyongyang !!! Avec son humour et sa décontraction, Jacky Schwartzmann nous raconte le pays le plus fermé du monde. Dans la même collection, Paulsen a envoyé Marc Fernandez faire la route du Cid à vélo. Le nouveau western nous entraîne sur les traces de la légende du chevalier et des difficultés cyclistes de ce parisien, fumeur et pas très sportif. Une belle performance qu’on applaudit.
Sinon, je vous embarque au Mexique à la rencontre de Frida Khalo dans le Rien n’est noir de Claire Berest. Je me rappelle à la rentrée littéraire de septembre, j’avais demandé à Bénédicte si c’était bien ? Elle m’avait répondu : En tout cas, l’autrice est amoureuse de Frida Khalo ; J’ai répondu : moi aussi, donc je vais sûrement aimer, alors je le prends. Je n’ai pas regretté. Claire Berest nous emmène de Mexico à San Francisco et de Detroit à Paris en passant par New York dans le sillon capiteux et fou de cette peintre au corps brisé.
Monique B :
C’est le moment de relire des livres qu’on a aimé : Colette pour sa belle écriture, Jules Renard le Journal pour son humour « vache » et ses Histoires naturelles, Jaume Cabré pour son savoureux Confiteor et bien d’autres…
Michelle P :
Je voudrais recommander deux livres :
Miroir de nos peines de Pierre Lemaître. Il ne faut pas se laisser rebuter par le début, un peu long et par le ton joyeusement sarcastique (ce n’est peut être pas le bon terme). Une fois passée l’envie d’aller voir ce qu’il advient des différents personnages, on entre dans le livre et on marche car il s’agit d’exode et les descriptions des gens jetés la route sont intemporelles !
Les testaments de Margaret Atwood. C’est une découverte pour moi, je n’avais rien lu ni rien vu des Servantes écarlates. Une dictature d’une violence inouïe aux portes du Canada ! Les tentatives de cette dictature pour mater les résistants et les résistantes, celles qui ont réussi à s’évader et bien sûr le devenir des enfants volés..
Je me garderai bien de faire de l’interprétation, je laisse les spécialistes en parler mais lire cela en ce moment où notre monde et son modèle s’effondrent a du sens !
PS: et puis bien sûr : Trois hommes dans un bateau de Jerome K Jerome et L’usage du monde de Nicolas Bouvier!
Valérie V :
La plus précieuse des marchandises de Jean -Claude Grumberg, chez Seuil.
Et suivre le lien suivant :
https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/pour-en-finir-avec-la-question-juive-de-jean-claude-grumberg-1512
Bises à tous les deux Valérie V.
Mireille B :
J’ai eu du mal à finir le gros livre des conférences de Toni Morrison : La source de l’amour propre, mais m’en a soulagée la lecture des nouvelles de Lucia BERLIN (1936-2004) dans Manuel à l’usage des femmes de ménage. Je vais ouvrir enfin nos caisses de romans policiers…
A suivre…
Ps : si tu veux participer, Ô Toi qui n’est pas encore un ami Lecteur, inscris-toi à notre newsletter ! A bientôt ?
Rester chez soi c’est d’abord se retrouver avec soi…
Retrouver souvenirs et expériences. Retrouver son génie intérieur. Les sortir de la brume de l’oubli et les faire briller de nouveau à la pierre d’argent d’un bon d’un grand livre.
Je lis, en ce moment, l’essai lumineux de Bertrand Vergely, « le rêve perdu de la sagesse grecque » (chez Privat, collection « loin de Paris »… sic!). Une lecture qui provoque l’enthousiasme, cette part divine que nous avons tous en nous et qui surgit quand la vérité fusionne avec la beauté. Un livre qui va vous redonner l’envie d’être… amoureux!