Toujours ce souci de ne pas parler pour ne rien dire : c’est la raison de notre silence de ces dernières semaines. Alors réjouis-toi car, tu le devines, ta librairie Eureka Street a désormais quelque chose à te dire, une annonce à te faire, un évènement littéraire à te proposer. Accroche-toi, c’est parti !
Que c’est compliqué la vie au temps du confinement ! Mais tes libraires, « essentiels », ont persisté chaque jour à te proposer les très nombreux livres que les éditeurs ont continué à publier depuis janvier : une montagne de bons polars t’attend, des bandes-dessinées merveilleuses, des essais passionnants, de magnifiques albums pour les enfants, des romans bien sûr.
La balade dans nos rayons, le cabotage autour des îles-tables, la navigation devant nos vitrines : tu ne vas plus savoir où donner de la tête ! C’est excitant et un peu effrayant aussi toute cette matière à lire, à regarder et à penser : alors viens voir le Monde Entier dans ta librairie, Ô Lecteur mon ami !
Époque, le Salon des livres de Caen, nous propose un rendez-vous virtuel cette année. Tu pourras te renseigner sur ce salon d’un nouveau genre en suivant ce lien : https://caen.fr/epoque , le programme est téléchargeable sur cette page. Les rencontres réelles avec les écrivain(e)s seront visible sur YouTube en suivant ce lien : https://www.youtube.com/channel/UC90iuuE5wHn7kSVID7sSFAA/featured Mais, surprise, quelques évènements d’Époque seront relayés dans les librairies caennaises dans le respect des règles (contraignantes !) sanitaires.
Eureka Street te propose donc, Ô Lecteur mon ami, deux séances de dédicaces le samedi 29 mai, pour soutenir ce festival virtuel : Cécile Coulon, écrivaine et poétesse surdouée, est l’éditrice de la collection de poésie L’Iconopop. Avec son ami Alexandre Bord, ils publient des auteurs qui parlent « de la vie quotidienne, d’amour, de féminité, de combats, sous formes brèves, fulgurantes, libres ».
Frédéric Boyer, auteur d’une trentaine de livres à l’écriture dense et poétique, est aussi l’homme qui a repris la direction des éditions P.O.L. après la disparition de son créateur.
Notre librairie, installée comme tu le sais dans une ancienne pharmacie, va une fois de plus se servir de ses atouts, devenir une « librairie de garde », comme on parle de pharmacie de garde, et utiliser la trappe idoine pour garantir la sécurité de cet évènement : De 11h à 12h~12h15 : Cécile Coulon se tiendra prête à te dédicacer ses romans, confortablement installée dans un fauteuil derrière la vitrine, pendant que toi et la foule insatiable des chasseurs de dédicaces, attendront leur tour sur le trottoir devant la librairie : malin, non ? De 15h30 à 16h30~16h45 : c’est Frédéric Boyer qui se tiendra prêt à recevoir ta visite, nombreuse ?
Encore une idée originale de la librairie Eureka Street pour continuer à faire vivre l’amour des livres partout, et par tous les temps…
Enfin, avant de conclure cette note de blog, nous voulions t’annoncer un heureux évènement : depuis notre déménagement en août 2019, tes libraires, forts de ton soutient, ne cessent de travailler pour te proposer la meilleure librairie possible. Investissements, embauches, création de rayons, travail avec les grandes maisons comme avec les éditeurs les plus pointus, les plus discrets, nous y allons à fond. Il manquait encore un élément pour rentrer dans la cour des grands : LE SITE INTERNET de la Librairie Eureka Street ! Ce site internet, de » e-commerce » comme ils disent, te permettra enfin de passer tes commandes ou tes réservations de chez toi, directement chez nous, mais aussi de te tenir au courant des évènements que nous te proposerons, sans devoir passer par les plateformes amies que sont Place des Libraires ou Librairies Indépendantes: tu seras bien chez nous, Ô Lecteur mon ami. Alors, suis-bien nos infos, c’est pour bientôt !
Cela faisait longtemps que tes libraires ne t’avaient pas adressé la parole… Pas d’oubli ou de désintérêt de notre part, mais plutôt le souci de ne pas parler pour ne rien dire.
Que dire lorsque nous souffrons collectivement de cette pandémie qui nous oblige à restreindre nos rapports humains ? Pas de soirée à t’annoncer, pas d’écrivain(e) à inviter, plus de festivals jusqu’à nouvel ordre. Et les changements d’horaires me diras-tu ? Oui, bon, tu sais bien… Métro, boulot, dodo, donc : c’est comme ça.
Mais, les oiseaux qui chantent tôt le matin. Mais la première jonquille dont les pétales jaunes annoncent le printemps qui vient. Mais la neige qui tombe enfin !
La neige de ce matin a un goût de nostalgie, un parfum de tristesse : un ami-lecteur s’en est allé.
Nous te l’avons déjà dit, Ô Lecteur mon ami, mais il n’est pas inutile de le répéter : tes visites, ta solidarité, ton humour, nos échanges autour de nos lectures, autour de nos métiers respectifs, nos conversations sur la pluie et le beau temps sont le sel de ce beau métier de libraire ! C’est notre plaisir, notre raison de travailler.
Alors, quand tu pars, même si on ne te connaissait pas toujours très bien, ça nous pince. Fort.
Ce petit mot est pour toi, Ô Lecteur mon ami : pour Roger, Pour Julie, pour Nicole, pour Pascale, pour Jean-Benoit, pour Philippe et pour ceux que j’oublie en écrivant ces lignes et qui me feront me mordre les doigts lorsqu’ils reviendront à la surface de ma mémoire…
Adieu & Merci. Salut & Fraternité ! Bénédicte & Pierre (& le chien Séco).
Tout d’abord, un petit mot pour te dire merci ! Merci d’avoir utilisé notre « drive » au mois de novembre : le « clique et récolte » a bien marché grâce à toi.
Ce mois de décembre a commencé très fort et c’est la raison pour laquelle nous sommes restés tellement silencieux ces dernière semaines.
Nous restons fermés les dimanche de décembre, mais, pour les retardataires et les amis-lecteurs qui viennent d’ailleurs pour fêter Noël à Caen, la librairie sera ouverte lundi matin, le 21, à partir de 10 heures. Donc ouverture de 10h à 19h, le 21, le 22, le 23 et le 24. Fermeture le 25, bien sûr, mais aussi le samedi 26. Réouverture lundi 28 de 14h à 19h, le 29 & le 30 de 10h à 19h. LE jour de la Saint-sylvestre, le 31 : 10h à 17h. Faut bien faire cuire la dinde pour deux…avant vingt heures… Fermeture le 1er janvier, bien sûr, mais aussi le samedi 02 et le lundi 04. Retour à la normale le mardi 05 janvier.
Nous te souhaitons, Ô Lecteur notre ami, la meilleure fête de fin d’année possible dans cette France sous couvre-feu, dans cette France aux églises ouvertes et aux théâtres fermés, dans cette France des Lumières éteintes et des cinémas vidés.
Nous t’embrassons virtuellement sous la boule de gui de l’espoir toujours vert : Vive la bamboche ! Bénédicte, Maëva, Gaëlle & Pierre.
Que dire de cette décision qui nous affecte tous sans verser dans de faux débats ? La période est dure pour tout le monde : temps pourri, terrorisme dégueulasse et jusqu’à Sean Connery qui casse sa pipe !!!
Essayons de nous soutenir, de nous souvenir que nous sommes indispensables les uns et les autres, essayons de croire que tout ça s’arrangera…
Comme au printemps dernier, nous tenons permanence : du mardi au samedi de 10h à 18h ! Tu peux nous écrire des mails, contact@eurekastreet.fr tu peux nous joindre par téléphone, 02 31 50 13 37 tu passer nous parler à travers la trappe, à l’occasion d’une de tes balades (Attestation indispensable !)
Nous pouvons toujours te conseiller de bonnes lectures et même t’envoyer les photos de couverture des livres qui t’auraient fait envie au cours de nos échanges. Nous continuons à te préparer des paquets cadeaux gratuitement.
Nous pouvons aussi te livrer : – Rive droite par tes libraires eux même, après leur journée de travail, pour 1.00€ la course. – Dans le reste de l’agglo, Oscar et son vélo sont là pour toi, 5.00€ sur Caen, 7.00€ pour la proche banlieue… – Plus loin si tu veux, à condition de grouper tes commandes avec celles de tes voisins. Contacte-nous pour en discuter !
Nous pouvons enfin expédier tes commandes par La Poste, au tarif en vigueur.
Le STOCK !!! Tu peux consulter notre stock (régulièrement mis à jour) en suivant ce lien : https://blog.eurekastreet.fr/eureka-le-stock-confine/ écris-nous un petit mail pour obtenir le mot de passe ! [Pour les amis d’Eureka Street, le mot de passe reste le même qu’au printemps !]
En ce second confinement les sites suivant seront également accessibles : https://www.placedeslibraires.fr/ https://www.librairiesindependantes.com/ Ces sites, fermés pour des raisons incompréhensibles au printemps dernier, resteront ouverts et te permettront de « géolocaliser » les livres que tu recherches !
Ayant obtenu de la DRAC une subvention pour la modernisation des librairies, nous pourrons te proposer un vrai site à l’occasion du … troisième confinement !
Vive la vie et à bientôt ! Tes libraires qui t’aiment.
Comme nous te le proposions dans la précédente note de blog et dans les lettres d’information (auxquelles tu DOIS t’abonner si tu veux tout savoir !), nous persistons à t’inviter à nos nouveaux rendez-vous : « les livres du samedi matin ».
Le principe en est simple : chaque samedi matin, de 10h30 à 11h30, Bénédicte, Pierre, Maëva & Gaëlle te présentent leurs lectures, leurs conseils, leurs emballements littéraires !
Après trois samedi consacrés à la Rentrée Littéraire 2020, nous te proposons le programme suivant : le samedi 24 octobre = sera consacré aux livres de poche ; le samedi 31octobre = aux nouveautés Bandes-Dessinées ; en novembre, le samedi 7, nous causerons des polars et autres romans noirs ; le 14 les livres jeunesse seront à l’honneur ; quant au 21 ce seront les « beaux-livres » ; enfin, le samedi 28, nous te présenterons notre « sélection de Noël » !
Pas d’inquiétude, ces rendez-vous sont « Covid-friendly » : masques et gel obligatoires, chaises distanciées, jauge de 20 spectateurs maximum.
Tes libraires, moines-soldats de la librairie indépendante, baignés dans le gel et masqués même en dormant, sont là pour toi, pour te conseiller et te surprendre, partager leurs lectures et te fournir ce que tu recherches, tous les samedi bien sûr, mais aussi tous les lundi (14h-19h), tous les mardi (10h-19h), tous les mercredi, jeudi, vendredi (10h-19h itou !) : alors plus d’hésitations ! Direction Eureka Street !
La dernière soirée dans ta librairie préférée, c’était le 5 mars 2020, pour l’anniversaire des belles éditions Nous. Pas de rencontres printanières cette année et pour la première fois depuis 10 ans, nous n’avons pas pu te proposer notre soirée Romans de l’été…
Cet automne, nous aurions pu te bluffer et annoncer à grand renfort de trompettes, la venue de plusieurs vedettes de cette Rentrée 2020 : pourquoi pas Emmanuel Carrère ? Camille Laurens ? Colson Whitehead ? Franck Bouysse ? Julia Kerninon ? Eric Reinhardt ou Tiffany McDaniel ?
Et puis, quelques jours plus tard, te dire que : « ah, flute, non, désolés, tout est annulé pour cause de Covid-19 ». Mais nous ne pouvons nous résoudre à te faire rêver, ni à travailler pour préparer une rencontre (et faire venir des piles de livres !) : tous ces efforts pour rien…
Mais tout n’est pas fichu car ce qui importe vraiment avec les écrivains, ce n’est pas de les rencontrer mais de les lire !
Nous nous sommes donc obligés à voir petit, à rester raisonnables, pour ne pas te mettre en danger. Alors on te propose de tenir salon pour toi, tous les samedis matins de 10h30 à 11h30 : nous serons là tous les quatre avec toi pour discuter, étriller ou recommander tel ou tel livre de cette Rentrée littéraire. Un rendez-vous hebdomadaire pour tout savoir des lectures de tes libraires, en direct, au fil des semaines. Une petite jauge : 15 à 20 amis-lecteurs au maximum, dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.
Tous les quatre ? Bénédicte & Pierre, bien sûr, mais aussi nos recrues : Maëva sera là, sauf une fois par mois, quand elle suivra ses cours de Licence III à l’UCO – Laval. Gaëlle aussi sera là chaque fin de semaine, puisque ses cours de Licence III ont lieu les lundis et mardis à l’INFL – Paris. Sécotine, notre mascotte, sera là aussi, tu sais bien qu’il lui est arrivé de dévorer les livres de ses maîtres…
Tu pourras intervenir bien sûr et parler de tes lectures, en t’inscrivant au préalable : si tu dois emballer tout le monde en parlant du livre que tu as aimé, autant que nous en ayons à vendre : on ne voudrait pas voir les convaincus repartir bredouilles !
Voilà, Ô Lecteur mon ami, ce que tes libraires ont inventé pour rester au plus près de toi, sans se rendre malade. Dernière précision : si le samedi matin pour toi, c’est grasse mat’, nous sommes évidemment toujours là pour t’accueillir et échanger les autres jours de la semaine !
Enfin, qu’on se le dise : tu peux toujours, si tu le désires, te faire livrer à domicile par notre ami Oscar et son vélo.
La vie doit continuer et tes libraires sont là pour toi ! On t’attend tous les samedis à 10h30 !
Longtemps qu’on ne s’était pas causé par « blog » interposé… Longtemps aussi qu’on n’a pas trinqué autour d’une bonne marquisette à la fin d’une de ces soirées littéraires qu’on te propose depuis 10 ans ! (10 ANS !!!) Il faut dire aussi que les temps ont changé et que nous ne nous sentons pas capables de choisir seulement 12 « amis lecteurs » parmi les milliers « d’amis lecteurs » de la librairie (et de ce blog), pour assister à une rencontre littéraire… 12 ? Seulement 12 !!! Non mais tu m’as bien regardé, Ô Lecteur mon ami ? Qui plus est, on ne se sent pas non plus de faire de la librairie Eureka Street le prochain « cluster » du Calvados : on aime bien la pub, mais pas à ce point là…
Bref, pour la première fois depuis 10 ans, pas de soirée « Livres de l’été » chez Eureka. Bon, c’est comme ça, passons à autre chose. C’est l’été, tout le monde est bien fatigué et a besoin de repos. Nous fermerons donc la librairie les lundis 13, 20 et 27 juillet ainsi que les lundis 3, 10 et 17 août. Nous fermerons peut-être la semaine du 15 août (du 13 au 15) si le chiffre d’affaire du mois de juillet l’autorise.
Nous utiliserons ce temps pour continuer à travailler pour toi, Ô Lecteur mon ami : la Rentrée Littéraire se prépare en amont et nous sommes en train de la découvrir pour toi.
Tous les autres jours de cet été nous serons donc présents pour te proposer de belles cartes postales, de chouettes romans, de bons polars, des BD formidables et autres extraordinaires merveilles imprimées ! Tu le sais depuis longtemps, Ô Lecteur mon ami : chez Eureka Street, on est là pour toi ! Bel été, bonnes vacances et bonnes lectures !
Le monde d’après, c’est demain. Lundi 11 mai 2020. On devrait s’en réjouir, mais je n’y arrive pas.
Le gel, les masques, les marquages au sol, les mesures de désinfection, le circuit dans la librairie, les protocoles, les affichages, tout est prêt. On va pouvoir t’accueillir au mieux étant donné les circonstances.
Mais de toi à moi, Ô Lecteur mon ami, tout cela me laisse un goût amer.
J’ai compris durant ces deux mois, que mon métier que j’aimais tant, n’était pas indispensable. Dans ma folle jeunesse, j’avais envisagé l’enseignement, pour faire comme môman, j’ai rêvé du Droit, de la Justice, pour être une sorte de super-héros de la République Française, mais j’étais beaucoup trop fêtard et dilettante pour y parvenir… J’ai fait libraire. Et plus les années passaient, plus je me sentais courageux, travailleur, sérieux, impliqué. J’avais trouvé ma voie.
Il y a dix ans, Bénédicte et moi, avions justifié l’ouverture de la librairie Eureka Street à Caen en proposant une nouvelle (à l’époque) manière de proposer les livres : chaleur humaine, programme de rencontres littéraires, salon de thé, convivialité et proximité avec les lecteurs renforcée par des soirées interactives, par la présence du Camion-Livre sur les marchés, dans les collèges, à la prison. Tout pour changer l’image de la librairie-cathédrale des lettres, silencieuse et compassée, élitiste et méprisante, grise et poussiéreuse. On voulait du bruit, des éclats de rire, de la couleur, de la générosité.
Aujourd’hui, le port de la blouse est remis au goût du jour. Celui du masque, de la visière aussi. L’éloignement est vivement conseillé, les rencontres sont fortement interdites. Le rire à pleine gorge produit des postillons au risque létal.
Chez Eureka Street, on n’arrête jamais de se remettre en cause : on bouge, on déménage, on tente des trucs. On a un instinct de survie plutôt développé ! Mais comment sourire derrière un masque ?
Dans les rayons des Monoprix, des Intermarchés, dans les Leclerc qui quadrillent la France comme les voies romaines quadrillaient la vieille Gaule, on a pas vendu que des pâtes alimentaires et du papier hygiénique ces deux derniers mois : le papier imprimé, les livres se sont vendus par milliers.
Nous avons survécu à la fermeture administrative en mettant en place des actions dont les noms d’origine anglo-saxonne (comme le grand méchant Ama.-.) sont : drive, pick and go, emails, web, Facebook, blog… Des noms d’origine française comme : prêt bancaire, report d’échéance, subvention, nous aideront-ils à passer ce cap difficile ?
Sais-tu, Ô Lecteur mon ami, que je consacre l’essentiel de mon temps à la librairie ? Sais-tu que je ne me rends presque jamais au cinéma ? Au théâtre ? Dans des expositions ? Sais-tu que les festivals que je fréquente sont littéraires ? Que je ne me ruine pas en places de concerts ? Tout ça pour ça ??? Et dire que les bains de mer sont interdits jusqu’à nouvel ordre… La baleine que je suis en avale ses fanons de dépit ! C’est quoi ce monde ? Qu’en avons nous fait ?
Je te le dis, Ô Lecteur mon ami, j’aime pas ça ! La maladie, j’aime pas ça. Le confinement non plus. Fermer la librairie, j’aime pas ça. Rester à la maison non plus. Ne pas embrasser mes vieux parents, j’aime pas ça. Et mes amis ? Non plus. Ouvrir la librairie avec un masque, j’aime pas ça. Et le plexi non plus.
Mais on est chez Eureka Street bordel ! Alors on va faire tout ce qu’on peut pour y arriver : tisser et retisser des liens avec toi, Ô Lecteur mon ami, malgré les masques ; t’accueillir le plus chaleureusement possible malgré les gestes barrière ; te donner à découvrir des auteurs, des textes, des éditeurs qui font la richesse de ce métier.
Un libraire ne sert à rien. Il peut bien vendre un guide de voyage et ne jamais partir en vacances. Il peut bien vendre un polar sanglant et tourner de l’œil à la moindre coupure. Il peut bien vendre un manuel de cancérologie et fumer comme un pompier.
Mais tu te vois, toi, vivre sans libraire ? Sans concert ? Sans … Allez, à lundi. Pierre.
Depuis lundi 13 avril, chez Eureka Street, on reprend l’activité retrait des commandes et livraison.
Si tu es abonné à notre newsletter, tu le savais déjà et tu en as d’ailleurs déjà profité : merci à toi ! Mais si tu es nouveau sur ce blog et que tu voudrais bien savoir comment nous acheter des livres en temps de confinement, les lignes qui suivent devraient te passionner !
Nous avons essayé de penser à tout, nous avons tenu compte de conseils de médecins-lecteurs et nous te donnons ci-dessous une méthode globale pour acheter tes livres. Bien entendu, nous nous adapterons à chaque cas particulier (par ex : commandes groupées par quartier).
Récupérer sa commande :
Le retrait des commandes sur place est autorisé en cochant la case « achats de 1ère nécessité » sur son attestation. [prise de rendez-vous préalable; un client par quart d’heure et on veille à garder sa distance de sécurité quand on patiente dans la file !] Permanence les mardi, mercredi, jeudi et les vendredi après-midi de 14h à 18h.
Les livraisons à domicile : Nous pouvons assurer nous-mêmes les livraisons dans le secteur Rive Droite (coût : 1€/livraison) ; Pour les autres secteurs de Caen, Oscar, jeune livreur qui travaille en vélo, peut s’en charger : il a l’expérience, le statut et le matériel de protection nécessaire. Moyennant 5.00€ à 7.00€ en sus du prix des livres qui lui seront directement reversés. Les livraisons seront programmées sur rendez-vous (adresse, téléphone).
L’expédition par La Poste est de nouveau possible, les frais restant à votre charge. Attention, les envois expédiés les mardi, mercredi et jeudi n’arriveront que les mardi, mercredi et jeudi de la semaine suivante. La Poste nous annonce un délai global de 6 à 10 jours…
Payer sa commande :
en espèces, l’appoint exact dans une enveloppe ;
par chèque, préalablement rédigé ;
par Carte Bleue, le clavier du terminal étant désinfecté entre chaque client ;
par virement bancaire (IBAN sur demande) ;
par Carte Bleue à distance, via IZettle, envoi d’un lien de paiement par sms.
Choisir ses livres : Maintenant que vous savez comment acheter des livres, il reste à savoir lesquels choisir ?
Vous attendez un conseil de notre part :
nous tenons permanence à la librairie les mardi, mercredi, jeudi et vendredi après-midi de 14h à 18h.
Vous savez ce que vous voulez :
vous nous consultez par téléphone ou par mail (contact@eurekastreet.fr) et nous vous répondons !
Vous préférez « fouiller » dans notre stock pour trouver l’inspiration :
vous pourrez le consulter sur notre blog en suivant ce lien, après nous avoir demandé un mot de passe par mail (contact@eurekastreet.fr) !
Vous êtes nombreux à nous proposer d’acheter des bons d’achats solidaires pour soutenir notre trésorerie : grand merci à vous ! Nous attendrons encore un peu avant de mettre ce système en place pour voir si les mesures de soutien du ministère de la Culture seront suffisantes.
Nous te proposions dans notre dernière newsletter de faire comme si nous pouvions être ensemble dans la librairie et partager nos lectures. Comme promis, nous continuons de publier tes critiques éclairées telles que tu nous les as envoyées sur contact@eurekastreet.fr
Pour rappel, comme lors de nos soirées littéraires à la librairie, nous n’attendons pas de dissertations, mais plutôt en quelques phrases les raisons pour lesquelles tu souhaites partager ces conseils de lecture.
A suivre, d’autres critiques, continue à nous écrire ! A suivre itou, les notes de lectures de tes libraires.
Luc B : Citoyens clandestins, DOA, Folio Le livre date de 2007 mais rejoint de façon brûlante et paranoïaque l’actualité. Tout le monde court après deux barils chimiques qui pourraient bien servir à un attentat à Paris. Sauf que le renseignement français est l’objet de terribles rivalités entre ministères. Si on y ajoute un mercenaire et des journalistes, ça donne un polar politique intense et incroyablement documenté, et qui annonce son diptyque Puktu. DOA c’est le Don Winslow français.
L’espace du rêve, David Lynch, Lgf Le livre retrace la vie et l’œuvre de David Lynch de façon chronologique : enfance, adolescence, étude puis film par film. Son intérêt consiste dans sa construction. Kristine McKenna (journaliste et critique d’art) écrit un chapitre dans lequel elle s’entretient avec nombre de témoins proches puis David Lynch commente le chapitre. Le résultat est très dynamique. Faut-il avoir vu tous ses films et connaître toute sa carrière ? Heureusement non mais en avoir vu deux ou trois pourrait aider, à défaut cela pourrait vous en donner l’envie. Le véritable intérêt réside dans sa trajectoire personnelle et artistique et sa quête de liberté. Un grand livre sur le cinéma.
Le guide du voyageur galactique, Douglas Adams, Folio Imaginez les Monty Python dans l’espace. H2G2 (le titre original est The HitchHiker’s Guide to the Galaxy, 1979) c’est exactement ça. Une loufoquerie intergalactique anglaise hilarante. À l’origine, c’est une pièce radiophonique mais qui va prendre au fil du temps de multiples formes (dont un film « à côté duquel Armageddon fait documentaire ») L’histoire est « simple » : Arthur, un terrien, voit sa planète détruite pour cause de construction d’une voie express hyper-spatiale. Heureusement, son ami Ford (un extra-terrestre d’allure humaine) le sauve et rejoint un groupe dissident improbable, dont Marvin un robot maniaco-dépressif. Leur but : la recherche de la Réponse, celle de la Vie, de l’Univers et du Reste. Une aventure rocambolesque et totalement baroque.
Simone W : Très bonne idée que ce partage virtuel de livres ! Je me suis replongée avec délice dans L’Odyssée d’Homère que je n’avais peut-être pas lu en entier depuis mes études de grec.
Et je me suis régalée, et je me suis embarquée, très loin, très loin avec Ulysse, sur la mer vineuse (ou violette), me suis réveillée le matin quand l’Aurore aux doigts de rose (ou aux belles boucles, ou au beau trône) apparaît, me suis émerveillée des différents transformations de Pallas Athéné, toujours là au bon moment pour conseiller, sauver son héros préféré. Cette Athéna aux yeux brillants (ou aux yeux pers, selon les traductions) devient, selon les circonstances, un roi, Mentor, une mouette, un jeune pâtre, une petite-fille, etc.. Tout ça pour son Ulysse nourrisson de Zeus, fils de Laerte, le divin Ulysse aux mille tours, le rusé, le prudent. Vous l’avez compris, ce ne sont pas seulement les histoires merveilleuses, Calypso, les Sirènes, Circé, qui sont un peu pour moi, les gens de ma génération, hellénistes de surcroît, mon Harry Potter (!), c’est aussi la magie du style et des images qui m’emportent très loin du satané Covid19. J’ai préféré relire L’Odyssée plutôt que L’Iliade car c’est trop belliqueux et que les métaphores guerrières ça suffit et puis aussi que L’Odyssée ça se termine bien et que grâce à sa force, son courage et son intelligence, Ulysse tue les méchants prétendants et retrouve sa bien-aimée, sa douce Pénélope aux bras blancs ! Ouf ! On avait eu peur pour lui, après vingt de séparation !! Portez-vous bien et vivent les livres !!
Oui, j’ai envie de vous envoyer autre chose, radicalement différent de mon premier livre. Il s’agit du livre de Claire Marin Rupture(s) aux Éditions de l’Observatoire. Il s’agit pour elle de rendre compte de toutes les ruptures (d’où le pluriel du titre), amoureuses, familiales, les disparitions de tous ordres, qui nous constituent, nous sont consubstantielles. Qui est exactement ce qu’on appelle « moi »? Un être provisoire, appelé à changer au gré de l’imprévisible, des incertitudes, des catastrophes ? Claire Marin est philosophe mais écrit pour le grand public, appuie ses démonstrations sur des citations d’écrivains (Duras, Charles Juliet, Lydia Flem..), des philosophes (Nietzsche, Bergson, Pontalis..) Le tout est passionnant et dans cette période fertile en ruptures de toutes sortes, où tout est remis en question, et surtout nos certitudes, je trouve cette lecture tout à fait pertinente et revigorante.
Monique B. : Après avoir vu le téléfilm Paris-Brest, inspiré d’un livre de Tanguy Viel, envie de vanter un livre de cet auteur qui m’a beaucoup… beaucoup…plu Il s’agit de Article 353 du code pénal un long monologue qui vous happe dès les premières pages et qu’on n’a pas envie de quitter. Émotions diverses, humanisme, réflexions sur les relations humaines, sur l’environnement…je le conseille fortement et j’ai envie de lire d’autres livres de cet auteur breton, si vous en avez en magasin….
Alain L. Bonjour, voilà, je me suis lancé car il faut du temps et de la concentration pour aborder un roman de James Ellroy. La Tempête qui vient c’est le titre du deuxième volet de sa nouvelle trilogie, un excellent cru. Il parvient une nouvelle fois à faire un récit tout à la fois touffu et trépidant. Une galerie de personnages incroyables, écorchés, cabossés par la vie, pathétiques ou attachants mais tous très bien campés. On se promène comme d’habitude chez lui dans un monde visqueux et interlope, l’envers pathétique de l’usine à rêve qu’est Hollywood. Excellent
Karine H. : Le roman américain Là où chantent les écrevisses de Delia Owens est un roman remarquable. Il raconte la vie d’une petite fille, Kya, dans les marais de Caroline du Nord. Elle a été abandonnée par toute sa famille et elle doit survivre seule dans un endroit hostile. De bonnes âmes vont veiller sur elle mais elle ne va suffisamment se méfier d’un jeune garçon qui va lui faire du mal et l’irréparable va alors arriver. Ce n’est pas du tout un livre larmoyant, on s’attache à cette petite fille livrée à elle-même. Et on apprend des choses sur les marais. Enfin bref, j’ai adoré ce roman !
Je recommande également Darktown de Thomas Mullen que Pierre m’avait conseillé. C’est un polar américain qui se passe pendant la ségrégation. La police d’Atlanta est contrainte de recruter des policiers noirs ce qui ne va pas sans poser de difficultés, surtout dans la police. Des policiers noirs vont mener une enquête dans ce climat très hostile malgré les menaces, la corruption. C’est très intéressant.
Françoise P : J’attends impatiemment de vous commander Contes des mille et un Rohmer de Françoise Etchegaray. Une dame passionnante, cinéaste et productrice, qui a accompagné Rohmer pendant 30 ans. (et cela n’a pas dû être toujours facile !) Je l’ai rencontrée au Café des images. Son livre doit être passionnant, surtout pour les inconditionnels de Rohmer dont je fais partie. D’autre part, j’espère que les Mémoires de Woody Allen seront bientôt traduites. Je les attends avec impatience. (si un traducteur pouvait profiter du confinement pour s’y mettre !) À bientôt et un gros, mais très gros câlin à Mademoiselle Sécotine.