Simon Lanot, jeudi 25/01 18h30

Salut à toi Ô lectrice, Ô lecteur mon ami.e !

La première rencontre de cette année 2024 est placée sous le signe de l’engagement. En effet, nous t’invitons à une rencontre passionnante autour du livre
un « j’accuse » de l’affaire algérienne, radioscopie de la controverse autour de La Question d’Henri Alleg, dernier ouvrage de Simon Lanot, enseignant à l’université de Caen-Normandie publié aux éditions le Bord de l’eau.

Le chercheur décortique la controverse ayant suivit la parution d’un livre majeur, La Question de Henri Alleg, publié en 1958 par les éditions de Minuit.

Henri Alleg est un militant du parti communiste algérien et journaliste français, il prend la direction de la rédaction d’Alger Républicain à la suite de Camus jusqu’à la dissolution de celui-ci en 1955. Passé dans la clandestinité, il est arrêté par l’armée en 1957, écroué et torturé. C’est cette expérience qu’il pose sur papier et parvient à faire parvenir en métropole grâce à l’aide de son avocat et de son épouse. Noyade, privations, choc électriques (la tristement célèbre « Gégène »)… Alleg décrit sobrement, avec précision les sévices que lui inflige les paras dans les caves du centre de triage d’El-Biar.

La publication de ce texte par une maison d’édition prestigieuse mais non-moins militante, celle-là même qui fut fondée dans la clandestinité par Vercors en 1942 provoque un tollé dans la société française. Les intellectuels, Edgar Morin et François Mauriac en tête s’emparent de La Question pour dénoncer les exactions de l’armée française. Pour Morin, « il faut que chacun regarde la Question en face et réponde à la question posée. », le livre oblige à se positionner. Ainsi, l’ouvrage clive radicalement le débat public en France et à l’international, à tel point qu’un mois après sa parution l’État intervient en censurant l’ouvrage au motif de « participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la Défense Nationale ». Il continue cependant de circuler clandestinement par l’entremise d’une maison d’édition suisse.

Reprenant le titre d’un article de Jean Capiévic publié en 1958, un « j’accuse » de l’affaire algérienne, Simon Lanot pose La Question comme un événement historique et littéraire à l’origine d’un bouleversement des consciences, au même titre que le texte de Zola durant l’affaire Dreyfus.

Bon début d’année et rendez-vous le 25 janvier à 18h30 !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

− 5 = 2